Bertrand Maury

Le deuxième intervenant était Bertrand Maury, l'un des trois instigateurs du congrès.
Intéressé depuis des années par la présidence de John Fitzgerald Kennedy, Bertrand Maury a visité les lieux de son assassinat, à Dallas, en 1990. À partir de 2001, il s’est livré à une étude approfondie de l’affaire grâce à la documentation qu’il a trouvée sur Internet et à travers la lecture des ouvrages fondamentaux. S’efforçant à conserver l’esprit ouvert et une attitude positive, il a conclu à l’unique culpabilité de Lee Harvey Oswald en prenant connaissance de l’ensemble du dossier et de l’inanité argumentaire des théories complotistes. Au cours de ses recherches, Bertrand Maury a longtemps participé à des forums de discussion, et écrit un article en deux parties sur le site Conspiracy Watch.
Pour le congrès, Bertrand Maury présentait le récit des événements. Calmement, de la façon la plus neutre possible, mais avec l'esprit critique et le bon sens, Bertrand Maury a raconté l'histoire de l'assassinat de Kennedy, révélant les faits au public présent, qui l'a écouté attentivement. Le décor était ainsi posé. Et la version officielle apparaissait dans toute sa limpidité, soutenue autant par les faits bruts que par la logique.



 
 
 
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=> Bertrand Maury a accepté de partager le texte de sa présentation. Le voici, ci-dessous :

Assassinat de JFK
Novembre 1963, le président Kennedy fait un voyage politique de deux jours au Texas. Il visite San-Antonio et Houston le jeudi 21, passe la nuit à Fort Worth et s’envole le lendemain pour Dallas.
Il est prévu qu’il prononce un discours lors d’un déjeuner au Trade Mart. Une parade présidentielle a été organisée dans les rues de Dallas pour rejoindre ce lieu depuis l’aéroport.
Petit détail qui va revêtir une grande importance historique : Alors qu’il pleuvait le matin à Fort Worth, le soleil brille sur Dallas quand Air Force One y atterrit. S’il avait plu, un bubble-top aurait été installé sur la limousine. Certes, il n’était pas blindé mais il aurait sans doute dissuadé n’importe quel sniper.
Le gouverneur du Texas John Connally et sa femme s’installent avec le couple Kennedy dans la limousine présidentielle. Des agents du Secret Service sont à l’avant. Dans le cortège, la limousine  est précédée par des motards et une voiture pilote de la police de Dallas. Elle est encadrée par d’autres motards, et suivie par une voiture de protection du Secret Service. Viennent ensuite tous les autres véhicules dont celui du vice-président Johnson.
Malgré des craintes de manifestations hostiles de la part de l’extrême droite, la foule est enthousiaste et la parade se déroule dans une ambiance chaleureuse.
A 12h30, elle débouche sur un endroit nommé Dealey Plaza.  C’est la fin du parcours. Dans la limousine, Nellie Connally se retourne vers Kennedy et lui dit « Vous ne pouvez certainement pas dire que Dallas ne vous aime pas, monsieur le Président » « En effet, non. » lui répond-il.
Quelques secondes après, trois coups de feu retentissent.
Kennedy et Connally sont gravement touchés. La limousine se précipite à l’hôpital Parkland. Kennedy est immédiatement traité en urgence mais il n’y a plus rien à faire. A 13h00, il est déclaré cliniquement mort. Une demi-heure plus tard (13h33), Malcolm Kilduff annonce son décès à la presse. De son coté, Connally, bien que grièvement blessé,  pourra s’en sortir.
Le Secret Service décide immédiatement de rapatrier Johnson à Washington. On le ramène à l’aéroport et il prête serment à bord d’Air Force One, à 14h38, juste avant de décoller.
Comme Johnson ne veut pas partir en laissant Jackie Kennedy à Dallas et que celle-ci ne veut pas s’en aller sans la dépouille de son mari, on rapatrie aussi le corps de JFK à Washington.
C’est dans l’avion que Jackie Kennedy décide de l’hôpital où aura lieu l’autopsie. Plutôt que Walter Reed, l’hôpital de l’armée de terre, elle choisit Bethesda, celui de la Navy, le corps militaire où a servi JFK et où il est devenu un héros de guerre
Pendant ce temps-là sur Dealey Plaza, lieu de l’attentat, la confusion règne.
Néanmoins dans leur majorité, les témoins désignent un immeuble, le Texas School Book Depository, un dépôt de livres scolaires, comme origine des coups de feu.
Surtout un témoin, Howard Brennan, se précipite avertir la police qu’il a vu un homme tirer de la fenêtre sud-est du 5e étage. C’est confirmé par un autre témoin, un adolescent, Amos Euins, qui a vu un fusil pointer de la même fenêtre.
La police investit l’immeuble et découvre, justement au 5e étage, trois douilles sur le sol à coté de quelques cartons près de la fenêtre installés de façon à procurer un très bon appui pour un tireur. De l’autre côté de la pièce au même étage, les enquêteurs trouvent un fusil caché entre des cartons. Enfin, près du nid du tireur, ils récupèrent aussi un sac en papier qui a servi à transporter le fusil une fois démonté.
Le capitaine Fritz de la police de Dallas décide de réunir tous les employés du dépôt de livres pour les interroger.
A l’extérieur de l’immeuble, sur Dealey Plaza, les environs sont aussi investigués par les policiers mais aucun indice probant pouvant permettre de penser à la présence d’un autre tireur n’a jamais été détecté.


Assassinat de Tippit et arrestation d’Oswald
Nouvelle alerte peu après 13h15. Un policier, JD Tippit, vient d’être abattu à Oak Cliff, un autre quartier de Dallas.
Aussitôt, plusieurs voitures de police se précipitent sur les lieux, suivies par une meute de journalistes.
Que s’est-il passé à l’angle de Patton et de la 10e rue ?
Plusieurs témoins ont vu un jeune homme tirer quatre balles à bout portant sur un policier qui venait de l’interpeller. D’autres témoins l’ont vu s’enfuir, jeter les douilles, recharger son révolver et se débarrasser de son blouson en courant.
Un peu plus tard, à 13h36, alors que les sirènes de la police rugissent dans le quartier, un marchand de chaussures, Johnny Brewer,  le remarque à cause de son comportement suspect dans le vestibule de son magasin.
Brewer décide de le suivre puis de prévenir la police quand il le voit rentrer sans payer dans un cinéma. C’est aussi Brewer qui montre à la police où il est assis dans la salle.
L’officier Mc Donald est le premier à interpeller l’individu mais celui-ci dégaine son révolver et déclenche une bagarre. Il est mis à terre et maitrisé par les policiers arrivés en renfort.
Il est  13h50, on l’embarque pour le commissariat.
14h15, le Capitaine Fritz revient de Dealey Plaza et demande à ses hommes de lancer un mandat de recherche contre un certain Lee Harvey Oswald. C’est un employé du dépôt de livres qui n’a pas répondu à l’appel et dont personne ne sait où il se trouve.
Les inspecteurs répondent à Fritz que ce n’est pas la peine puisqu’il est déjà là. C’est justement le type qu’ils viennent d’arrêter pour l’assassinat de Tippit.
C’est un point important à noter: Dans un premier temps, Lee Harvey Oswald n’a pas été arrêté pour l’assassinat de Kennedy mais pour celui de Tippit, un meurtre où sa culpabilité ne fait  aucun doute.
Douze témoins l’ont vu de très près soit tuer le policier, soit durant sa fuite.  L’arme du crime, un révolver de calibre 38, lui appartenait et il l’avait sur lui au moment de son arrestation. Plus tard, les analyses balistiques démontreront sans équivoque que c’est bien l’arme qui a tué Tippit. En outre, si Oswald n’avait rien à se reprocher, pourquoi n’a-t-il pas obtempéré aux ordres des policiers lors de son interpellation ?
Et pourquoi Oswald aurait-il tué Tippit s’il n’a pas été impliqué dans l’attentat contre JFK ?


Les interrogatoires
Les interrogatoires d’Oswald sont menés par le Capitaine Fritz, secondé par des inspecteurs de la police de Dallas. Sont également présents des agents du FBI et du Secret Service et de  temps en temps, des hommes du sheriff et des représentants légaux de l’état et du comté.
Face à eux, Oswald nie les évidences. Sans cesse, il remet les preuves en cause et ne cesse de mentir. Les charges qui s’accumulent contre lui au fil de l’enquête sont pourtant accablantes.
Alain Boquet vous exposera le dossier scientifique mais l’on peut le résumer ainsi : toutes les balles qui ont tué Kennedy et blessé Connally ont été tirées, de derrière et en hauteur, par une arme et une seule à l’exception de toutes les autres : le fusil retrouvé au 5e étage du dépôt de livres.
Très vite, l’enquête confirme que ce fusil, de marque Carcano, appartient à Lee Harvey Oswald. Il l’avait acheté par correspondance, ainsi que son révolver, au début de l’année 1963 sous une fausse identité, Alek Hidell.
Dans ses affaires, on retrouve aussi des photos où il pose avec le révolver à la ceinture, le fusil dans une main et des journaux communistes dans l’autre.
Oswald prétend ne pas avoir de fusil et que les photos sont truquées. Sauf que pendant ce temps, sa femme, Marina, avoue l’inverse aux policiers.
Spontanément, elle reconnait que son mari possède un fusil. C’est elle qui leur montre l’endroit où il le cache, enroulé dans une couverture dans le garage de l’amie chez qui elle loge, et c’est avec eux qu’elle découvre que le fusil n’y est plus.   De même, elle reconnait que c’est elle qui a pris les photos d’Oswald et son fusil. Par la suite, toutes les analyses, dont les plus récentes, montreront que ces photos sont authentiques.
Oswald prétend ne rien savoir d’Alek Hidell. Pourtant dans son portefeuille, on a retrouvé des faux papiers, plutôt grossiers, au nom d’Alek Hidell. Et l’on découvre en plus que les boites postales qu’il a louées à son nom l’étaient aussi au nom d’Alek Hidell. Encore une fois, Lee Harvey Oswald est contredit par sa femme Marina qui avoue connaitre ce pseudo. Il avait d’ailleurs l’habitude de s’inventer de fausses identités. Par exemple,  il a loué son meublé au nom de O.H. Lee.
Oswald n’est pas seulement contredit par sa femme mais aussi par les témoignages de ses collègues de travail.
Prenons l’exemple de Wesley Frazier qui l’a emmené en voiture au travail le matin même. En voyant le long sac en papier sur sa banquette arrière, Frazier a demandé ce que c’était à Oswald. Celui-ci lui a répondu des tringles à rideaux. A la police, Oswald raconte que Frazier se trompe et que c’était son sandwich.
Pour son alibi, Oswald ment encore. A l’heure du crime, il raconte qu’il était à la cantine du rez-de-chaussée en train de manger avec Junior. Le seul Junior du dépôt de livres, James Jarman Jr, était au 4e étage, avec deux collègues, en train de regarder la parade. D’ailleurs, il a non seulement entendu les coups de feu au-dessus de lui mais aussi les douilles tomber sur le plancher. Et il nie avoir déjeuné avec Oswald ce jour-là.
Le dernier témoin à avoir vu Oswald avant l’attentat est Charles Givens. C’était aux environs de midi au 5e étage. Alors que tout le monde descendait pour aller déjeuner et regarder la parade, Oswald a préféré rester en haut. En une demi-heure, il a eu largement le temps d’échafauder le nid du tireur, de monter son fusil et de se préparer à viser.
Beaucoup d’autres faisceaux d’indices accusent Oswald. Ainsi, on a pu reconstituer son parcours après l’attentat jusqu’à l’assassinat de Tippit, c’est celui d’un homme en fuite qui cherche à se cacher.
Le fait aussi que la veille, il soit allé voir sa femme, alors qu’il avait l’habitude de n’y aller que le week-end.  Le matin, il lui a laissé son alliance dans une coupe et un portefeuille avec ses économies, 170$,  dans une commode. Mais s’il est venu le jeudi soir, c’est d’abord pour récupérer son fusil. 
Enfin, lors des line-up, il a été reconnu par les témoins de l’assassinat de Tippit et par Howard Brennan qui l’a désigné comme celui qui ressemblait le plus à l’homme qu’il a vu tirer à la fenêtre du 5e étage du dépôt de livres.
Ses mensonges, il les réitère face à la presse en prétendant ne pas connaître les raisons de son arrestation,  qu’on lui refuse une assistance juridique, qu’on l’accuse à cause de ses opinions politiques et parce qu’il a résidé en URSS. (I am a patsy)
De son côté, la presse a aussi enquêté et déjà dévoilé quelques aspects de sa personnalité.
Au moment des faits, Lee Harvey Oswald a 24 ans. C’est un ancien Marine qui revendique des opinions marxistes. A 20 ans, il est parti en URSS où il est resté presque trois ans. Là-bas, il s’est marié mais, déçu par le paradis communiste qu’il n’a pas trouvé, il est revenu aux Etats-Unis en juin 1962, avec sa femme et son bébé. Depuis son retour, il a enchainé les petits boulots essentiellement entre Fort Worth et Dallas. Durant l’été 63, il a également séjourné à La Nouvelle-Orléans, sa ville natale, où il s’est fait remarquer en faisant de l’activisme en faveur de Castro. Enfin, fin septembre 63, avant de revenir à Dallas, il a tenté, en vain, d’obtenir un visa pour Cuba en passant par l’ambassade cubaine à Mexico.
Plus tard, durant l’enquête, on découvrira aussi qu’il avait déjà tenté de tuer quelqu’un, en l’occurrence un leader d’extrême-droite habitant Dallas, le général Edwin Walker.


Le rôle prépondérant du hasard

Aujourd’hui, la vie d’Oswald est relativement bien documentée, notamment sur son séjour en URSS. Il existe plusieurs biographies fort recommandables pour aborder sa personnalité instable et complexe, et comprendre son mobile. En résumé, son désir est d’entrer dans l’Histoire, et peut-être à Cuba.
Le 22 novembre 1963, le destin frappe à sa porte en lui offrant Kennedy sur un plateau.
Cette rencontre n’est pourtant due qu’à de nombreux concours de circonstances.
Oswald a été embauché au dépôt de livres le 15 octobre, c’est-à-dire bien avant que la parade ne soit décidée, et bien avant que son parcours ne soit rendu public le 19 novembre.
Il a trouvé ce travail par hasard, grâce à une conversation entre Ruth Paine, l’amie qui logeait sa femme, et l’une de ses voisines. Celle-ci lui a dit que son frère venait de trouver un job au dépôt de livres et qu’on y cherche des travailleurs saisonniers. Ruth Paine en parle le soir même à Oswald qui s’y présente le lendemain.
Il fait bonne impression au contremaitre, Roy Truly, qui décide de l’affecter au bâtiment sur Elm Street. Le lendemain, Truly embauchera un autre intérimaire qu’il enverra travailler dans l’autre bâtiment de l’entreprise, sur Houston Street, devant lequel le cortège ne passera pas le jour de l’attentat.
Enfin, c’est le choix du Trade Mart pour le déjeuner qui a décidé du parcours en le faisant passer devant le dépôt de livres. Les autres endroits étudiés ne faisaient pas passer le cortège sous la fenêtre d’Oswald.
Comme on le voit, c’est une suite de hasards qui a placé Oswald sur la route de Kennedy et comme on va le voir, c’est une autre suite de hasards qui va placer Jack Ruby sur la route de Lee Harvey Oswald.


L’assassinat d’Oswald par Jack Ruby
Oswald est formellement inculpé de l’assassinat de Tippit le vendredi soir à 19h30 et de celui de Kennedy à 23h30.
Les interrogatoires se poursuivent dans la journée du samedi. Il reçoit la visite de sa femme puis de son frère, refuse celle de sa mère et demande John Abt comme avocat (l’avocat du parti communiste américain qui s’avère injoignable et qui, de toute façon, aurait refusé.)
Un peu après 20h, Jesse Curry, le chef de la police de Dallas, annonce à la presse qu’Oswald sera transféré à la prison du comté le lendemain matin à 10h.
C’est ici qu’entre en scène Jack Ruby. Au moment de l’annonce de Curry, il n’est pas présent au commissariat mais se trouve chez sa sœur. Il apprend donc la nouvelle par les médias.
Depuis l’attentat, on l’a pourtant souvent vu dans les locaux du commissariat. Il se mêle à la foule des journalistes, rend service à certains et donne sa carte à d’autres. On l’a même vu distribuer des sandwiches.
Les journalistes locaux et les policiers le connaissent bien. C’est le patron de deux cabarets de Dallas, le Carousel et le Vegas Club, dans lesquels ils vont parfois boire une bière.
Le dimanche matin, les journalistes commencent à s’agglutiner au sous-sol du commissariat dès 9h30. A 10h, Jack Ruby, lui, est encore chez lui en robe de chambre. Il regarde la télé, lit les journaux et discute avec son colocataire de l’assassinat. Il est profondément déprimé par les évènements et a fait fermer ses deux cabarets en signe de deuil.
De son côté, Fritz décide d’interroger une dernière fois Oswald avant son transfert. Cet interrogatoire imprévu dure environ une heure et demi et s’achève un peu après 11h.
Il faut encore une bonne dizaine de minutes pour préparer le transfert. Curry s’est chargé lui-même de sécuriser la zone. Il est prévu d’utiliser un fourgon blindé pour faire diversion et prendre un véhicule banalisé pour emmener Oswald. La prison du comté est proche mais on craint les réactions du public et l’on a reçu des menaces dans la nuit.
Pendant ce temps, Jack Ruby. A 10h20 il reçoit un coup de fil de l’une de ses danseuses, Karen Carlin. Elle est bloquée à Fort Worth, à court d’argent, car elle n’a pas pu travailler ce week-end à cause de la fermeture des cabarets. Jack Ruby qui est déjà au courant lui promet de lui envoyer un mandat au plus vite par la Western Union.
Il se lave, s’habille, prend son révolver comme il en a l’habitude quand il transporte du cash, emmène Sheba, sa chienne préférée, et vers 11h, il démarre sa voiture pour se rendre à une agence de la Western Union ouverte un dimanche, donc au centre de Dallas. Un petit quart d’heure plus tard, il se gare sur Main Street.
Il laisse Sheba dans la voiture et remarque un attroupement au niveau de la rampe d’accès du commissariat. Puis il entre dans l’agence de la Western Union. Il y a un seul client devant lui. A 11h17, le mandat de la Western Union en fait foi, il envoie 25 dollars à Karen Carlin.
Quand il ressort de l’agence, il y a toujours l’attroupement près du commissariat. Il décide d’aller voir et profite de l’inadvertance des policiers de garde pour prendre la rampe et descendre jusqu’au sous-sol où les journalistes attendent le perp–walk d’Oswald.
Il est alors 11h20.
Encadré par quatre policiers et menotté aux inspecteurs Graves et Leavelle, Oswald vient de sortir de l’ascenseur et d’entrer dans le bureau du sous-sol. Fritz mène le petit groupe et  devant lui, c’est Curry qui va donner le signal d’ouvrir la porte.
Dehors, l’excitation est à son comble. Cela fait plus de deux heures que les journalistes attendent. Enfin le voilà. Les caméras sont en marche, les flashs crépitent, les questions fusent. On connait le film.
Soudain, Jack Ruby s’extraie de la foule des journalistes, s’élance vers Oswald en sortant son révolver et lui tire une balle dans le ventre. Il n’a pas le temps d’en tirer une deuxième, il est de suite mis à terre et maitrisé par les policiers. Il est exactement 11h21.
Soit moins d’une minute après qu’il est descendu au sous-sol.
Transporté d’urgence à l’hôpital Parkland, Oswald ne peut pas être sauvé et décède à 13h07.
Donc Ruby a-t-il tué Oswald pour le faire taire ?
Imaginons que ce soit un complot et mettons-nous dans la peau des conspirateurs.
Comment faire coordonner les timings entre le perp-walk d’Oswald et l’irruption de Ruby au sous-sol du commissariat ?
Une seule personne de plus dans la file d’attente à la Western Union peut tout faire capoter puisque Jack Ruby ne peux pas être là à temps.
Et Ruby ne serait pas plus arrivé à temps si Oswald n’avait pas demandé son pull noir de type Ivy-League avant d’entrer en prison. Il a fallu aller le chercher et lui enfiler, ce qui a retardé son transfert d’une ou deux bonnes minutes.
Beaucoup d’autres éléments de logique et de bon sens peuvent démontrer l’absurdité d’un complot impliquant Jack Ruby pour supprimer Lee Harvey Oswald. D’ailleurs Ruby n’en a jamais parlé alors qu’il a été condamné à la peine de mort.

La police de Dallas, le FBI et le Secret Service ont tous mené leur propre enquête et tous ont conclu que Ruby n’a pas agi dans le cadre d’un complot et surtout à l’unique culpabilité d’Oswald dans l’assassinat de Kennedy.
Ces résultats ont été entérinés par la commission d’enquête nommée par Lyndon Johnson, la Commission Warren.
Du nom de son président Earl Warren qui fut l’un des grands artisans de mesures législatives en faveur des droits civiques mais aussi, quelques années plus tôt, de l’arrêt de la chasse aux sorcières.


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